Pourquoi les maillots de football coûtent si cher ?
- Vintage-Football.co,
- 3 juin
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Le foot est un sport populaire. Mais ses maillots, eux, ne le sont plus vraiment. À 90 € l’unité (et souvent plus), le prix d’un maillot de football fait grincer des dents. Pourtant, chaque année, des millions de supporters en achètent, fièrement floqué au nom de leur idole ou de leur club. Alors, où va réellement cet argent ? Combien coûte vraiment un maillot à produire ? Et qui se gave le plus ? On a mené l’enquête.
🧵 Chapitre 1 : Huit euros, made in Asia

Tout commence loin, très loin des tribunes du Vélodrome ou du Parc des Princes. Dans une usine de textile, souvent en Asie du Sud-Est. Là-bas, un maillot ne coûte presque rien à fabriquer. En moyenne : 8 €, tout compris. Tissu en polyester, main-d’œuvre, électricité, étiquettes, contrôle qualité… c’est le prix brut du produit qui finira sur vos épaules.
Ajoutez à cela le transport maritime, l’assurance du fret et les formalités douanières, et vous arrivez à 9,50 € rendu entrepôt en Europe. Le maillot est prêt à être distribué. Mais c’est ici que les choses sérieuses commencent.
🧾 Chapitre 2 : 50 % pour les distributeurs… mais pas forcément le jackpot

Vous pensiez que la marge allait directement dans la poche de Nike ou d’Adidas ? Erreur. Une fois le maillot arrivé en Europe, il passe entre les mains des distributeurs — magasins de sport, plateformes en ligne, boutiques officielles. Et eux prennent leur part : 50 % du prix de vente hors taxe, soit environ 37,50 € sur un maillot vendu 90 € TTC.
Mais attention, cette somme ne rime pas avec profit net. Salaires des vendeurs, loyers, logistique, SAV, frais bancaires, invendus… Une fois tout déduit, il ne reste souvent que 3 à 4 € de marge réelle pour le distributeur. Bienvenue dans la jungle de la distribution.
🤝 Chapitre 3 : Le vrai business est ailleurs
Pour les équipementiers, la fabrication n’est qu’une partie de l’équation. Chaque maillot vendu finance une machine bien plus vaste.
Marketing et sponsoring : environ 2,60 € par maillot, pour financer les pubs, les campagnes avec Mbappé ou Ronaldo, et l’image de marque.
Équipes commerciales et B2B : 2,25 €, pour rémunérer ceux qui négocient avec les clubs, gèrent les licences et assurent la distribution mondiale.
Redevances aux clubs ou fédérations : 5,50 € par maillot. C’est le prix de l’exclusivité, et des logos floqués légalement.
Et tout cela sans compter les coûts fixes d’un géant du sport : R&D, innovation textile, stockage, retours, retours climatiques ou sociaux…
💡 Chapitre 4 : Et la TVA dans tout ça ?
N’oublions pas le plus discret des bénéficiaires : l’État. En France, la TVA à 20 % représente 15 € sur un maillot vendu 90 € TTC. C’est l’une des rares parts du prix qui ne dépend ni des marques ni des clubs.
📉 Chapitre 5 : Au final, combien gagne Nike ou Adidas ?

Faites les comptes. Une fois tous les frais déduits (fabrication, transport, marketing, redevances, ventes), l’équipementier dégage environ 16 à 17 € de marge nette par maillot. Pas mal ? Oui, mais à condition d’en vendre des millions.
C’est pourquoi les équipementiers se battent pour signer les plus grands clubs : ce sont eux qui écoulent le plus de maillots. Un petit club de Ligue 1 ? Il vend parfois à peine 20 000 pièces par an. Le Real Madrid ou Manchester United ? On parle de 2 à 3 millions.
🎯 Conclusion : un maillot, mille enjeux
En apparence, un simple morceau de tissu. En réalité, un produit marketing ultra-rentabilisé, conçu pour déclencher l’achat compulsif autant que l’attachement émotionnel. Le maillot de foot n’est plus seulement un uniforme. C’est une industrie.
Alors, la prochaine fois que vous hésitez devant un maillot à 90 €, posez-vous la question : est-ce le prix du tissu… ou celui du rêve ?
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